Ce soir l’air ne veut pas m’aider,

Avec mes maux aux couleurs fades.

Je n’ai que pour me rassurer,

Les belles îles de ma rade.

Dans l’herbe grise de l’espoir

Surgit soudain : deux agapanthes !

Et dans le bleu que l’on peut voir,

Je sens en moi cette descente.

Ça y est nous ne faisons qu’un !

Le gris, le bleu, comme l’enfance,

Et l’air sceptique accepte en vain

De me parler sans méfiance.

Mais bientôt je ne l’entends plus,

Étant si loin du monde dense.

Comment  me réveilleras-tu,

Si je suis seul durant l’absence ?

— Souffle —

Et c’est alors que tout s’efface,

Il ne reste plus rien.

À part des milliards d’étoiles vibrantes,

Aux couleurs éternelles,

Loin des travers charnels,

Loin des pleurs, des cris des hirondelles.

Je suis si seul mais tellement rempli,

D’Amour, de Joie, à l’infini !

Et dans ces moments les mots me viennent en panoplies,

Un flux si dense que j’en oublie !

Je t’aime, j’aime tomber en moi, oublier l’émoi,

Retrouver la joie d’autrefois dans le Très-Bas,

Et remplacer espoir par espérance,

Oublier humain et défiance !

Comment avoir peur de partir lorsqu’on a plus besoin de rien ?

Comment avoir peur de mourir quand on a vu le chemin ?

Lui si clair, si léger, vidé du souffle des atrocités,

Où personne ne cherche à inciter croyances barbares aux couleurs absorbées !

Je t’aime chemin et sente infinie de la destinée !

Sur les feuillages qui t’entourent l’Amour est parsemé !

Dans chaque reflet, dans chaque idée, il n’y a plus de pensée !

Alors que m’importe de rester, être loin ou proche est similaire !

Que m’importe les mots choisis, ils sont tous auxiliaires !

Tout est pareil, c’est un état.

Non pas de joie, bien plus que ça !

Voir l’Amour dans tous les êtres est le seul moyen de se sauver.

C’est une épreuve, c’est un grand jeu, c’est un théâtre si bien ficelé !

Qui insulte, s’insulte lui-même.

Qui crie, crie sur soi-même.

Celui qui aime est ailé.

Celui qui est ailé est aimé.

Il est si loin, si loin d’être né.