Il y avait dans une maison, un grand brasier qui se vantait.

À chaque nuit il renaissait, en emportant l’obscurité.

Du fait d’être seul il était roi, il en riait même aux éclats !

Irrassasiable, inépuisable, il faisait donc régner ses lois.

Le grand brasier se rendormit, dans une nuit pourtant commune,

Ne sachant pas qu’il ne serait plus l’attention de la tribune.

Le lendemain il s’amena, avec lui toute sa fierté,

Ne pensant pas qu’il y aurait une petite flamme à ses côtés !

Le grand brasier tout énervé, voulu connaître ses secrets.

Comment briller d’une telle pureté, malgré ce froid de fin d’année ?

Pendant que lui se démenait, entre l’écorce et les fumées,

La petite flamme le regardait, le visage neutre et l’écoutait !

« Pourquoi ne me parles-tu pas, petite flamme ? S’écria-t-il.

Je suis ici depuis bien plus longtemps que toi !

Et pourquoi moi, quand je m’épuise, toi tu ne t’endors pas ? »

La petite flamme lui répondit, sur un ton neutre et très aimable,

Que ce fut elle qui l’eut nourri, les soirs d’hiver le temps d’une fable.

Le vil brasier se rappela, de ce jeune homme au halo clair,

La petite flamme, de la rue du feu, vivra toujours dans la lumière !